Nous quittons le 8 mai la ville côtière de La Libertad pour suivre la route qui mène jusqu'à la frontière du Honduras. La route suit la côte de loin, c'est vallonnée et il fait de plus en plus chaud !

Après un arrêt soudure de béquille puis almuerzo sur le bord de la route nous atteignons la ville de Zacatecoluca où nous nous arrêtons au balneario. Les bassins sont alimentés par l'eau de la rivière. Nous sommes chaleureusement accueillis par la jeune fille qui s'occupe des entrées et qui nous autorise à dormir sur le site, nous précisant que le lieu est passant et qu'il serait préférable d'en référer au poste de police voisin. Après une baignade très appréciée, nous demandons donc aux policiers de garde de poser les tentes à proximité du commissariat. C'est alors sur le carré de pelouse devant le poste que nous passons la nuit après un énième repas pâtes - sauce tomate et des bavardages avec des policiers intrigués par notre voyage.


Après une baignade matinale nous quittons le balneario le 9 au matin pour une étape un peu difficile à cause de la chaleur et du trafic. Nous visons ce soir un " country club" où nous pouvons profiter des piscines en fin d'après midi avant de planter les tentes sur un terrain de foot arrosé et moelleux !

Tables, chaises, douche extérieure, manguier à disposition et piscine privée , on apprécie ce soir encore l'hospitalité salvadorienne !


Le 10 mai, une longue étape de 60 km nous attend avec en prime une belle ascension de 10 km. Nous arrivons vers 15h chez José, hôte Warmshowers, dont nous avons eu le contact via le groupe WhatsApp " Familia Ciclo Centramerica"dont nous faisons désormais partie. José est Salvadorien d'origine mais a vécu plus de 15 ans au Canada. Il a donc la double nationalité et parle français avec l'accent québécois ! Il est rentré au Salvador en 2003 au terme d'un périple à vélo d'un an du Canada au Salvador. Depuis il accueille de nombreux voyageurs à vélo et rêve de repartir. Il possède 5 épiceries et gére une équipe d'une trentaine d'employés, il a une belle maison, une situation confortable et est très occupé ! Il nous propose de disposer d'une chambre et de toutes les commodités de sa maison pour une nuit ou plus. Alors qu'il se remet à gérer stock et inventaire sur son ordinateur nous faisons la connaissance de son frère, Wensa, lui aussi salvadorio-canadien. Il est marié à une canadienne qui occupe un poste important dans une grosse entreprise américaine. Il habite au Canada, il est chez son frère en vacances et se fait construire, sur le terrain d' à côté, une énorme villa avec piscine. Toute la famille a émigré au Canada à la fin des années 70 au moment de la guerre civile. Wensa nous propose une petite virée à la mer que nous acceptons et nous poursuivons la soirée avec lui dans le restaurant de plage tout proche. Nous en apprenons un peu plus sur le pays et notamment sur le changement radical qui s'est opéré depuis 3 ans et l'arrivée au pouvoir du nouveau président. En effet, celui-ci a mis fin à la toute puissance des gangs et entrepris une politique d'incarcération massive des maras. Désormais, avec la réforme approuvée et l'état d'urgence décrété depuis 2019, les membres des maras ou gangs peuvent être punis de peines de 20 à 40 ans de prison, tandis que les dirigeants de ces groupes peuvent écoper de 40 à 45 ans de prison.

Le président Bukeye vient en outre d'ouvrir la plus grande prison du monde d'une capacité de 40 000 détenus. Bien que les méthodes employées soient controversées, tous les Salvadorien que nous rencontrons semblent heureux de ce changement et soulagé de vivre dans un pays plus sûr.


Nous passons la journée du 11 mai chez José et en profitons pour laver notre linge, travailler un peu et nous reposer. Nous passons la soirée à discuter voyage avec José, sa femme et sa fille.


Le 12, nous reprenons la route direction La Union petite ville côtière à l'extrême est du pays où nous trouvons une auberge bien agréable pour la nuit.


Le 13, notre dernière étape au Salvador nous mène jusqu'à la ville frontalière de Santa Clara où nous passons, sans encombre, les postes d'immigration Salvadorien puis Hondurassien. Une première nuit au Honduras, à la frontière, dans un petit hôtel étouffant après une coupe de cheveux "à la mode" chez le peluquero du coin de la rue pour Yoann et Loïs. Un peu plus de fraîcheur donc, après le passage sans concession de la tondeuse !


Nous roulons le 14 sur les jolis routes de campagne du Honduras et nous arrêtons dans la paisible ville de San Lorenzo, au bord du Pacifique. Nous nous payons le luxe d'une chambre avec climatisation après la difficile nuit de la veille.


L'étape du 15 mai nous mène à 30 km de la frontière du Nicaragua, dans une ferme ( finca) où nous demandons l'hospitalité pour la nuit. Le propriétaire nous accueille avec beaucoup de gentillesse, un colt en bandoulière sur le torse et nous propose un beau coin d'herbe pour poser les tentes, des toilettes, un point d' eau et des mangues du jardin ! Que demander de plus ?? ....

Un peu de fraîcheur ! Car malgré les quelques gouttes qui tombent en milieu de nuit, la température ne descend pas beaucoup et nous etouffons sous nos toiles !


C'est donc le 16 mai, peu avant midi, que nous traversons la 11 ème frontière de notre voyage...et pas la plus agréable. Fonctionnaires zélés qui nous demandent certificat de vaccination et tests pcr ,( que nous n'avons pas !), formulaire à remplir nous demandant par qui nous sommes invités ( ???!)et passage au scanner de toutes nos sacoches. Une heure plus tard nous sommes au Nicaragua et poursuivons notre route de quelques kilomètres pour rejoindre la ville de Somotillo où nous passons la nuit. En moins de deux heures toute la ville semble savoir que nous sommes une famille à vélo et comme depuis quelques semaines que nous traversons la Salvador puis le Honduras les gens discutent avec nous, nous questionnent et nous accueillent chaleureusement !


Après 6 jours de pédalage, la longue étape du 17 mai ( 75 km!) doit s'achever par une pause. Mais après une très jolie route qui monte et descend gentiment entre prairies et volcans, nous ne trouvons qu'une auberge vieillotte et un peu triste dans notre budget dans la ville de Chinandega.


Qu'à cela ne tienne ! Le 18, une septième étape de 42 km nous mène jusqu'à León , très jolie ville coloniale où nous nous posons 3 nuits. On cuisine, on travaille, on répare les commandes de vitesse du vélo de Charlotte, on visite et on profite de la petite piscine de l'auberge !


La côte Pacifique du Nicaragua nous attend dans un ou deux jours pour encore quelques plongeons dans les vagues et probablement quelques sessions de surf ! Vamos a la playa!!!