Le 30 avril, l’équipe est fin prête, vélos chargés, moral au beau fixe, pour la dernière étape au Guatemala. Au programme, une petite route de montagne et une ascension de 10km pour atteindre les 1400m du col avant une belle descente et une route vallonnée jusqu'à la frontière. Arrivés à la ville frontière de San Cristobal en début d’après-midi nous nous posons sur une place, fatigués et hésitants à poursuivre de quelques kilomètres pour passer la nuit au Salvador. C’est alors qu’un homme nous aborde et vient nous serrer la main, Il est responsable du club cyclo du coin et est très intéressé par notre voyage, il s’appelle Josué. On lui dit qu’on cherche un endroit pour camper et il nous invite à venir nous reposer dans le hangar qui lui sert de cour près de sa maison. On passe l’après-midi à discuter vélo et voyage avec lui. Il est chauffeur routier et connaît très bien les routes du Salvador au Panama, il y a fait aussi de nombreuses courses en VTT . Son plus jeune fils, Joshua, 5 ans, est très bavard et jovial, il nous pose plein de questions et joue au policier-voleur avec les enfants. En fin d’après-midi Josué va avec Yoann chercher un endroit pour poser la tente et finalement il nous réserve et paye une chambre d'hôtel pour la nuit ! Josué, sa femme et Joshua nous emmène ensuite faire le tour de la lagune toute proche. Après une bonne douche, nous retrouvons la famille de Josué et des amis pour un dîner à la pupuseria du coin de la rue ! ( les pupusas, c’est comme les tortillas sauf qu’au lieu de mettre la garniture sur la tortilla, celle-ci est fourrée et revenue dans l'huile : c’est moins sec, plus pratique à manger et ça vient du Salvador !) Là encore, pas moyen de sortir un seul quetzal, c’est le mari de Vivi qui régale et qui nous invite par la même occasion au petit dej’ demain matin ! Le lendemain, donc, dernier petit-déjeuner royal au Guatemala. Vivi et son mari ont une très belle maison sur les hauteurs de la ville, il y a du monde autour de la table et nous sommes invités à rester une journée de plus. Il faut qu’on avance, alors après des " au revoir" chargés d’émotion Josué nous accompagne jusqu'à la frontière. Encore de bien belles rencontres avec des gens généreux et ouverts et un super souvenir du Guatemala!


Nous sommes le 1er mai ' dia de Los trabajadores" ici aussi en Amérique centrale et nous donnons nos premiers coups de pédales au Salvador. Nous sommes, depuis quelques jours, en relation par WhatsApp avec une famille de français qui voyagent à vélo , que nous avons rencontré à Antigua et qui sont juste quelques dizaines de kilomètres devant nous sur la route. Nous atteignons le lac Coatepeque dans l’après-midi et trouvons à poser la tente chez des gens sur une terrasse avec vue panoramique sur le lac.


Armelle, Gérald et leurs deux fistons, Étienne et Martin ne sont plus très loin de nous et nous les rejoignons sur la route le 2 mai à midi ! La route qui fait le tour du lac est vraiment joli et la suite de l’étape l’est tout autant. Ça descend vers le Pacifique par une petite route de montagne qui serpente dans la verdure et les champs de canne à sucre. Nous sommes donc 9 cyclos à apercevoir, émerveillés, les premières vagues de l’océan Pacifique et les plages de sable noir en cette fin d’après-midi du 2 mai. Après quelques kilomètres supplémentaires sur la " carretera littoral " nous trouvons à poser nos 3 tentes dans un camping très sommaire au bord de la plage de Mizata. Les premiers plongeons dans l’océan à la tombée de la nuit font plaisir à tout le monde : l’eau est à 29°, et les vagues hautes et fortes. On se fait brasser, secouer, on lutte contre le courant , 9 cyclos ravis d’être là après les 68km de l’étape d’aujourd'hui !


On reste profiter de l’endroit le lendemain, les enfants jouent, discutent, se baignent avec leurs nouveaux copains, Yoann et Loïs louent des surfs pour la matinée et nous trouvons bien agréable de partager cuisine, bières et anecdotes de voyage avec Armelle et Gérald.


L’équipe élargie reprend la route le 4 pour une étape toute en montée et descente sur la route côtière. Seulement 40km mais plus de 800 m de dénivelé cumulé ! On est bien content poser nos tentes et nos sacoches dans un petit restaurant au bord de la playa El Palmarcito. Une baignade et un plat de pâte-omelette-ratatouille partagé plus tard, il est bien difficile de s’endormir dans la fournaise des toiles de tente. Gérald anime la soirée jeux de cartes des enfants et tout le monde fini par aller se coucher.


Le lendemain, 5 mai, nous quittons la famille Jolly-Combe après quelques kilomètres. Nous avions prévu de nous arrêter deux ou trois jours au bord de l’océan. Armelle, Gérald, Étienne et Martin poursuivent leur route vers le Nicaragua. Ces 3 jours passés en leur compagnie furent bien agréables et on pourrait bien se croiser à nouveau d’ici la fin de notre périple en Amérique Centrale.

Nous faisons à peine 20 km le 5 mai avant de trouver ( après quelques heures de recherches infructueuses) un endroit où poser nos tentes dans le jardin tropical de la Punta Roca Surf House. L’endroit est tenu par un rasta-surf man très cool, il y a une cuisine à disposition, la plage à 300 m et 5 mignons petits chatons pour occuper les enfants.


Nous y restons deux jours, le temps de travailler un peu, d’aller admirer les surfeurs confirmés sur l’impressionnante vague de Punta Roca et le temps, pour Yoann et Loïs, de tenter une session de surf matinale, avec le gérant de l’auberge, dont ils rentreront impressionnés. Les vagues du Salvador n’ont rien à voir avec nos vaguelettes bretonnes !


On reprend la route demain pour encore quelques jours au Salvador avant d’atteindre le Honduras et le Nicaragua....