L'histoire commence le 5 juin au matin. Alors que nous petit-déjeunons sur la terrasse de notre auberge, nous voyons passer une drôle de petite troupe: 2 adultes, 3 enfants, 5 vélos, un follow me et des sacoches bien remplies .

Le petit-déjeuner est vite replié et l'équipe d'un peu d'air ailleurs un peu plus efficace que d'habitude car les enfants sont bien décidés à rattraper ce convoi à 10 roues. Ce que nous faisons quelques kilomètres plus tard. Les Le Garrec sont français et voyagent pour un an à vélo de Los Angeles au Costa Rica.

Nous terminons le trajet jusqu'à Moyogalpa ensemble et nous nous séparons en espérant nous revoir bientôt....

Et c'est 1h30 plus tard que nous les retrouvons dans un comedor de l'île ! Nous avons retrouvé, avec grand plaisir, la famille Jolly- Combe, fraîchement arrivée sur l'île, à l'embarcadère, avons échangés sur nos dernières semaines à vélo au Nicaragua et nous avons raté notre bateau !

Nous allons donc passer une dernière nuit à Ometepe, la première avec les Le Garrec et le début d'une grande vadrouille à 10 vélos sur les routes du Nicaragua et du Costa Rica !

Dans la famille Le Garrec il y a : Marion, pas encore la quarantaine, prof de " biolo" dans l'Eure (ex- ingenieure agronome), écolo convaincue, dynamique, efficace et souriante.


Fabien, quarantenaire assumé, instit en Rep+ à Évreux, pédagogue du quotidien, joueur et toujours de bonne humeur.


Margot, 13 ans, sportive et bien dans ses tongues, musicienne, bonne élève et grande soeur attentionnée.



Léo, 11 ans, il aime pousser la chansonnette et faire des blagues, un peu de sérieux et beaucoup de malice derrière ses yeux bleus de rêveur.


Clémentine, 7 ans, espiègle, énergique et enjouée, elle a plus d'un tour dans les gambettes quand il s'agit de pousser le follow-me dans les montées !

Mais nous ne savons pas encore tout ça lorsque nous négocions deux chambres familiales dans un confortable hostel de la ville, que nous faisons nos premières courses communes au Pali du coin et que nous dînons d'un plat de spaghetti bolognaise qui rempli à raz bord notre gamelle Quechua !


Sans grand débat, ni trop d'hésitation la famille Le Garrec décide de nous suivre jusqu'à la côte Pacifique.


Nous prenons donc ensemble le ferry de 7 h, le 6 juin, et après quelques courses au supermarché de Rivas nous parcourons, en peloton, les 30 kilomètres de pistes qui nous amènent à San Juan del Sur. L'étape est belle, le peu de trafic permet à chacun de faire connaissance et ça papote déjà pas mal sur les bicyclettes. Après un premier pique-nique, pas encore partagé, sur les bancs d'une église à ciel ouvert, encore quelques kilomètres de pistes et une belle descente, nous sommes à San Juan en quête d'un hébergement. Les mamans dénichent l'affaire du jour : une chambre dix lits-5 ventilos dans une auberge , cuisine à disposition et propriétaire patibulaire à un prix défiant toute concurrence ! Qu'à cela ne tienne, on se connait depuis presque 24 h, largement suffisant pour faire chambre et lit partagé ( n'est-ce pas Léo et Loïs !) !

La nouvelle équipe prend donc ses marques pendant ces deux jours à San Juan: baignades dans les rouleaux et parmi les raies du Pacifique, ateliers cuisine " comme à la maison" ( pour le plus grand plaisir de notre hôte !), poissons grillés, smoothies et pancakes, séance de production d'écrits mené par maître Fabien, premier film à 6 et première pluie de mousson à 4 autour d'une bière.

Mais un évènement tragique scellera définitivement notre entente '. Alors que nous nous ébrouons dans les vagues une bande de jeunes délinquants subtilise les lunettes de Charlotte. Ni une, ni deux, les hommes de l'équipe partent à la poursuite des voleurs ....pendant ce temps un jeune malin prénommé "Gauli" retrouve les lunettes et nous les cèdent moyennant un petit pourboire de 2000 colones. Charlotte est soulagée et la cohésion du groupe renforcée par cette épreuve qui laissera un goût de magistrale entourloupe.


La troupe prend la route le 8 juin en direction du Costa Rica. Les 40 derniers kilomètres au Nicaragua sont bien agréable, la route ombragée longe le lac. Après un arrêt, riz- frijoles- polllo, au comedor, nous passons la frontière sous la pluie, comme un petit avant goût de ce qui nous attend....

Dès les premiers kilomètres le changement de pays est visible: tout est plus vert et vallonné, les bords de routes sont plus propres et à peine avons nous donné quelques coups de pédale que nous apercevons notre premier paresseux !

Nous arrivons, un peu humides, dans un camping tenu par des Suisses. L'endroit est vraiment joli, au bord d'une rivière et au coeur d'une forêt tropicale.

Nous y faisons la connaissance de "Robby three whiles" et sa femme qui parcourent le continent américain à bord de leurs motos side-car et qui filment leurs aventures avec un drone. Les enfants auront d'ailleurs droit à une projection exclusive de l'épisode " Robby fait face à l'immensité blanche sur la plus hostile route du Canada"....!

En bon cyclos nous investissons, sans gêne, la totalité des sanitaires afin d'y faire sécher notre linge, cuisiner et dîner. La nuit est calme sous les tentes recomposées.


L'étape du 9 juin nous mène jusqu'au petit bourg de Santa Cecilia, sur la route qui passe au nord du pays, non sans quelques péripéties. Après un arrêt au supermarché de La Cruz, mon pneu arrière crève à deux reprises. Une réparation rustine, un changement de chambre à air et de pneu et quelques bananes plus tard, la troupe reprend la route sous un ciel menaçant et quelques gouttes....qui se transforment vite en grosse averse tropicale.


Nous trouvons refuge pour le pique-nique sur la terrasse d'un gars dont la maison se trouve dans une station biologique. En fait c'est un peu comme si on s'était installé sur la belle terrasse toute propre de la maison de Bernard, qui habite au bord de la route et qu'on ne connait pas, et qu'on l'avait salie de boue tout en mettant à sécher nos fringues sur la balustrade. Mais Bernard est sympa , il nous regarde salir sa terrasse et vient nous saluer et nous souhaiter bonne route lorsque nous repartons ! Nous arrivons à Santa Cecilia en début d'après-midi et sommes surpris du nombre de supermarchés et de commerces dans cette petite bourgade proprette et paisible. Nous trouvons rapidement l'église et son parc de pelouse bien verte, qui n'attend que nos tentes, mais devons patienter jusqu'à la toute fin d'après midi pour avoir l'autorisation officiel du " padre" occupé à confesser les enfants du village. En attendant, donc, l'assentiment de l'homme d'église nous trouvons refuge dans un bar-boite de nuit- salle de billard où les enfants enchaînent les parties.

A la tombée de la nuit nous installons notre campement tout contre l'église et allons dévorer deux pizzas géantes juste en face. Le grain s'est éloigné et nous restons au sec toute la nuit, " bercés" par les mélodieuses voix d'un karaoké tout proche. ( 🎶 Agua de coco, Agua de fresca....🎵)




10 juin, après un réveil en pleine lumière ( divine ) et un petit déjeuner sur le parvis de l'église, nous reprenons la route....ou plutôt la piste ! Pas d'asphalte pendant les trente premiers kilomètres, mais un large et très beau " ripio" qui joue les montagnes russes. Les montées et les descentes sur la terre et les gravillons sont moins rapides mais notre équipe de champions à de l'énergie à revendre. La bande des " jeunes" fait la course en tête suivie de près par Fabien et son follow-me et Yoann alors que Marion, moi et Nino fermons la marche.

Nous rattrapons le bitume un peu avant la pause du midi, juste après que la pluie nous ait rattrapée, et nous nous arrêtons manger un riz-frijole-poulet. La fin d'après midi est plus qu'humide et nous trouvons refuge dans un hôtel au sud d'Uppala où nous nous étalons allègrement comme à notre habitude ! Pour le dîner, Marion épluche des saucisses pour une variante, façon " Knacki" des pâtes carbonara...