Nous sommes fin prêts le 16 juin, motivés à l'idée de se fabriquer encore quelques souvenirs à 10. Il nous reste 4 étapes de vélo, seulement 115 km mais 2700 m de dénivelé positif pour rejoindre Alajuela, ville proche de San José et à 4 km de l'aéroport. Autant dire que ça va chauffer dans les cuissards !

A peine sortis de la Fortuna, nous nous arrêtons " faire un tarzan" ou autrement dit sauter d'une corde suspendue au-dessus d'une rivière....


La petite route que nous prenons ce matin est encore une fois magnifique : du vert et encore du vert, des volcans en toile de fond, des toucans dans les manguiers et des couples de aras qui nous survolent ....

Au détour d'un village, alors que Fabien s'est arrêté alléché par une publicité pour la bière Impérial ( il est un peu tôt là Fabien, non ??!) , Gérald, Armelle et leurs fistons , Etienne et Martin, nous rattrapent.

Et c'est parti pour quelques kilomètres à 14 sur les petites routes! Le peloton est impressionnant ! Les Jolly-Combe nous quittent un peu plus loin pour prendre la route du nord.

Après un bref arrêt pique-nique nous poursuivons notre route sous la menace d'un ciel bien orageux. Nous écourtons donc l'étape avant de se faire rincer et trouvons à camper dans un Rancho touristique qui loue des quads. Belle pelouse, petit bassin pour se baigner, tables et cuisine, l'endroit est confortable et pas tout à fait gratuit ! Marion et moi pensions être invitées jusqu'à ce que le gérant ( très avenant et aimable au demeurant) nous annonce le tarif ....qu'on négociera sans trop de difficulté, en bons cyclos que nous sommes !

Match de foot, baignade, réalisation par les filles du film de nos aventures et cuisine, chacun est bien occupé en cette fin d'après-midi ! Après l'effort le réconfort..


Le 17 juin , la route monte dès le début et pendant les 20 km de l'étape. A court de ravitaillement pour le pique-nique du midi, nous nous arrêtons près d'une tienda et sortons le réchaud pour un petit " gallo pinto" improvisé. ( Le gallo pinto c'est des haricots et du riz , mais c'est mélangé, et ça, ça fait toute la différence !!) On ne passe pas inaperçus, assis tous les dix sur le bord de la route à manger nos gamelles de riz et plusieurs personnes viennent nous apporter de quoi améliorer notre festin : des bananes et des gâteaux fourrés à la fraise pour le dessert !

Encore quelques mètres de dénivelé avalés et nous sommes stoppés net en pleine ascension par le début d'une grosse averse. On trouve refuge dans une réserve privée qui propose des balades sur des sentiers pour observer papillons et colibris. Ils sont en train d'aménager une serre à papillon dans laquelle nous pouvons nous abriter. L'averse dure et le soir tombe. Après nous avoir annoncé des prix exorbitants, le gentil petit gars de l'accueil obtient l'autorisation du propriétaire pour nous laisser passer la nuit, sans frais , dans la serre. On fait de la place, on s'installe un coin nuit, un coin repas, bref, on fait comme chez nous, comme d'habitude, on occupe l'espace !


Soirée et nuit insolite sous cette grande tente, sous laquelle nous sommes bien contents d'être abrités, car la pluie ne cesse pas de toute la nuit !




Le lendemain matin, après avoir pris le temps de profiter des colibris qui nous tournent autour, nous remontons sur nos vélos !

Nous roulons toujours sur de petites routes qui traversent des villages, empruntons quelques kilomètres de pistes et débouchons sur une route .... fermée ! Nous en sommes quitte pour un bon détour et surtout une belle grimpette pas prévue !

Nous rechargeons les batteries et contentons les enfants dans un restaurant qui sert hamburgers et frites mais dans lequel Marion et Fabien devront réfréner leur irrésistible envie de s'embrasser !

Au terme d'une belle descente nous demandons à poser la tente sur le terrain de foot du paisible village de la Candelaria. Nous prenons les renseignements au snack du stade. La patronne du snack, appelle son mari, qui appelle le " comité" qui decide de nous ouvrir les vestiaires pour que nous y posions nos matelas. En attendant, les gars jouent au foot, Yoann fraternise avec les supporters un peu éméchés du football club et nous allons nous doucher à tour de rôle chez la propriétaire du snack. C'est alors que les propriétaires du" bar des sports" viennent nous apporter des bouteilles de coca et des biscuits alors que l'équipe entiere du comité vient nous proposer de déménager dans le dojo voisin où nous serions plus à l'aise. Pendant que les enfants sont déjà installés à la table du bar nous transportons nos vélos jusqu'à la salle de combat juste au moment où la pluie commence à tomber. La propriétaire du bar nous a commandé deux énormes pizzas que nous dévorons bien au sec dans une chaleureuse ambiance familiale.

On s'est bien laissé porter, ce soir, par l'hospitalité costaricienne et nous passons une agréable soirée dans ce petit bar entouré des trois générations de cette accueillante famille. A peine les pizzas terminées, la grand-mère de 84 ans nous invite pour le petit- déjeuner du lendemain. C'est le sourire jusqu'aux oreilles que nous rejoignons notre dojo où nous étalons nos 10 matelas pour une nuit au frais et au sec .



Nous sommes le 19 juin. Nous allons comme promis prendre le petit-déjeuner au" bar des sports".

C’est notre dernière étape de vélos avec les Le Garrec au Costa-Rica, mais certainement pas la dernière fois que l’on roule tous ensemble. On a déjà tous en tête quelques périples à 10 sur les routes de France....c’est promis !

On s’approche peu à peu de San José et les petites villes se succèdent, la circulation devient plus dense mais le relief pas moins accidenté.

La fatigue commence à se faire sentir et la petite troupe est bien contente d’atteindre Alajuela en tout début d’après-midi pour un dernier pique-nique partagé.

On trouve un hostal avec cuisine dans le centre-ville et une fois n’est pas coutume, les enfants font dortoir commun pendant que les parents prennent la chambre deux lits doubles ! Ça va vraiment nous manquer dans les prochains jours de ne pas voir Marion et Fabien assis sur leur lit, bien réveillés à 7h du matin, quand Yoann et moi ouvrons un œil....

Alors que nous partons en quête de cartons pour nos vélos, Marion et Fabien organisent la fin de leur voyage et les enfants travaillent un peu et jouent.

On investit largement la cuisine pour le repas du soir, ce qui nous vaudra une petite remarque du gérant le lendemain matin....il faudra à l’avenir que repas et vaisselle soient terminés avant 20h ! C’est sûr que tous les dix, on n’est pas très discrets !


Après avoir essayé de nous expliquer en long et en large qu’il était temps de se quitter, que plus on reculait le moment de la séparation et plus ça serait difficile, maître Fabien décide, (sous les ovations de la foule en délire!!!! )....de faire une pause d’une journée avant de reprendre la route !

Journée repos, jeux de sociétés et papotages le 20 juin. Les enfants ne sortent pas de l’hôtel, les parents cherchent leur route ou leurs cartons et nous terminons cette très belle aventure par une salade de pâtes géante préparée à 20 mains !


Un peu ( beaucoup...) d’émotion le 21 juin au matin quand nos nouveaux amis s’éloignent de l’hôtel, juchés sur leurs bicyclettes, leurs casques-sombreros visés sur la tête ! Rendez-vous au mois d’août pour un barbec’ à Riantec !

Hasta luego los amigos, buen viaje, pura vida et " à l’aise breizh" comme on dit par chez nous !